Ca y est, depuis notre départ de Vientianne, le passage à Phonsavan, nous entamons définitivement l’hiver, bien présent au nord Laos ! Certes, il ne neige pas, mais le brouillard, l’humidité, le froid (il doit faire maximum 10 degres à la nuit tombée) et l’aspect sombre des paysages montagneux traversés nous le fait ressentir ! La vie doit être bien rude pour les ethnies vivant dans cette contrée reculée qu’est la région du Hua Pan, à l’extrême Est du pays. Même si la distance ne doit pas dépasser les 300 kilomètres depuis Phonsavan, le bus aura bien mis 12 heures à affronter les routes escarpées à travers les montagnes. 12 heures de plaisir visuel, on l’accorde, mais qui se méritent !!!
Nous avons traversé un bon nombre de petits villages Hmongs (maisons traditionnelles en bambou, mais au moins un satellite par village !), nous avons observé une tradition rigolote : les (jeunes) filles étaient alignées, en rangs d’oignons, vêtues de manière traditionnelle, et lançaient des pommes à une rangée de garçons devant elles. A priori c’est une tradition pour fêter le nouvel an Hmong (qui dure 2 semaines, les veinards), mais aussi une sorte de speed dating local : si le garçon rattrape la pomme, c’est qu’il accepte de nouer une relation ! On pense que cela facilite également les rencontres entre villages, et… évite la consanguinité ! Quand il faut des heures de marche à pied (ou de moto) pour rejoindre le village le plus proche, on en comprend la nécessité !
Nous arrivons à Sam Neua, petite ville perchée à 1200 mètres d’altitude (quand on dit qu’il fait froid et humide, on ne ment pas !). La ville en soi n’est pas exceptionnelle, car la plupart des bâtiments sont en béton et style chinois : autrement dit moches, à 2 ou 3 étages, avec de maginifiques balcons dont la rembarde est faite de petits piliers nacrés. Une immense statue de style ‘réalisme communiste’ est un des seuls monuments distinctifs du coin (et son bas relief qui illustre la révolution of course), par contre les montagnes aux alentours sont de toute beauté. Seule une pseudo route nationale en direction du Vietnam vient perturber la quiétude des lieux.
Sur le marché, nous retrouvons des délices locaux : écureuils, rats des champs et chauves-souris… On préfère manger un bout de manioc pilé, même si ce n’est pas terrible non plus !
Le lendemain, nous parcourons à moto les 30 kilomètres qui nous séparent de Vieng Xai, haut lieu du communisme lao : c’est dans des grottes autour de cette ville que se sont refugiés les fondateurs du Pathet Lao pendant la guerre d’Indochine pour lutter contre le gouvernement royal Lao, soutenu par un tapis de bombes americaines. De 1964 à 1973, cette region et la plaine des Jarres ont été l’un des endroits les plus bombardés de la planète. En gros (et en rapport avec la population de l’époque), cela représentait environ 15 tonnes de bombes par habitant…
Les grottes sont à l’intérieur des formations karstiques qui entourent la ville, pour la plupart artificielles, faisant office de bureau, centre de commandement, hôpital, lieu de refuge contre les bombardements pour les habitants et partisans du Pathet Laos. Quand on sait que des milliers de personnes ont vécu pendant presque 10 ans dans ces grottes (comparé à la beauté actuelle du paysage) cela fait froid dans le dos… et laisse songeur quant au bien fondé des luttes ideologiques (ou la connerie humaine). Aujourd’hui, on compte environ 600 accidents par an au Laos, dus aux bombes et mines semées pendant ces 25 ans de luttes.
Et vous avez pas gouté de l’écurueil encore ? ou de la chauve souris….Chui sur que ca doit etre bon…Même si je ne pense qu’il ne doivent pas le cuisiner de manière gastronomique. (comme dans ma tête à cet instant…) Bouilli ou grillé ?
Non, on ne mange pas d’écureuil, on se contente de les regarder grimper aux arbres, ces jolies petites betes; ne suivez pas les mauvais conseils de cedric!!! quant aux chauves souris, laissez-les au plafond des grottes! vous avez des estomacs d’occidentaux… n’abusez pas du manioc non plus, c’est du caoutchouc et ça pue.
Re-bonjour,
« soutenu par un tapis de bombes americain »
Pour qu’il n’y ait pas de confusion : Les américains combattaient les Viêt Minh (les communistes Vietnamiens du Nord de Ho Chi Minh), ces derniers étaient soutenus par le Pathet Lao (communistes Lao) afin de faciliter l’entrée des Vietnamiens via les « pistes d’Ho Chi Minh » à traverser le Laos et rejoindre le Sud. Le Pathet Lao combattaient les Royalistes Lao (pro-occidentaux).
Les américains ont bombardés le Laos (guerre secrète ménée par la CIA) afin d’éradiquer les Vietnamiens communistes et le Pathet Lao, et les pistes d’Ho Chi Minh. Cette guerre secrète était soutenu par la minorité ethnique Hmong (Lao), qui subit encore aujourd’hui plus que des discriminations de par le gouvernement en place (le Pathet Lao).
Conséquence le pays a reçu entre 2 et 3 millions de tonnes de bombes, ce qui fait du Laos le pays qui détient le triste record mondial de celui ayant reçu le plus de bombes par capita, 1 tonne par habitant (et non 15… votre source est incorrecte).
On estime que 30% d’entre elles n’auraient pas encore explosé. Selon les statistiques les bombes font encore près de 130 victimes par année, parmi lesquelles environ 35 morts.
C’est malheuseusement une partie triste de l’histoire mais qui perdure. Vous aurez l’occasion de découvrir cette partie de l’histoire au Vienam également.
Néanmoins le Laos et ces gens sont magnifiques !
Bonne chance
Non, pas goute a ces petites betes encore… Par contre on a mange du poulet ultra fait, tue sous nos yeux ou presque… Mange des salades – soupes d’herbes sauvages, pisse avec les cochons. Les joies simples de la vie dans la jungle ! On attendra le Vietnam pour manger des choses moins catholiques 🙂