Savannakhet, où la vie est un long fleuve tranquille

Ca y est, nous avons fini nos vacances sur les îles paradisiaques du sud Laos pour entammer notre remontée sur le centre puis le nord du pays. L’épreuve n’a pas été sans rappeler quelques souvenirs birmans : 270km à la louche, le long de la route nationale 13. Sur le coup, ça nous a paru un petit trajet parmis d’autres… Mais que neni ! C’était sans compter l’art de vivre local. En y regardant de plus près, c’est vrai qu’il n’y avait pas d’horaire d’arrivée sur notre billet !

Enfin, 9 heures de trajets pour une petite distance, même les birmans font mieux. Et ce n’est pas à cause de la route ou de l’état (correct, même si notre voisin sentait la Vache qui Rit du bout des doigts de pieds) du bus ou des routes : on démarre une bonne heure en retard, puis on s’arrête faire le plein, puis le plein de poules, de sac de riz… On s’arrête boire un coup ! Bref, on vit sa petite vie pendant le voyage ! Heureusement, pour nous faire patienter : karaoké à volonté ! Bien sûr, ce sont des chansons d’amour, mais on délaisse la danse birmane pour se retrouver sur un rythme bien lent (et lanscinant), mélange de reggae-folk-pop-ultra-molle !

Savannakhet, elle-même le long du Mekong (en face on peut observer l’agitation thailandaise) est plaisante : vendeurs de baguettes (et Vache qui Rit), vieilles bâtisses coloniales décrépies, une ambiance douce et hors du temps. Seuls quelques tuk-tuk pétardants mettent un peu d’agitation… Le dicton local dit que les laotiens écoutent le riz pousser (traduction : trop de travail nuit à la santé !) . Sans doute pour ça que l’on croise à n’importe quelle heure et n’importe quel jour de la semaine des hommes de tous âges confondus, siroter tranquillement leur Beer Lao (voire un ptit coup de Lao-Lao – l’alcool de riz local). Cela leur laisse aussi le temps de peaufiner leur lancer de boule ! La pétanque  ici se joue en 11 point, et on parie la manche à 20 000 kips. Et autant dire que pour l’instant, on y perdrait plus que notre chemise ! Les gars tapent carreau sur carreau, dégomment le cochonnet à tout bout de champ. S’il y a une coupe du monde, sûr qu’ils la gagneront un jour !