On pourrait ne pas le croire mais si, nous avons bien realisé ce qui suit ! Je le dis… je le dis pas ?!
Nous avons relié la montagneuse Kalaw (1400 mètres d’altitude) au non moins montagneux lac Inlé (900 mètres d’altitude) en un peu moins de 3 jours ! A raison d’etapes de 22 a 30 km par, pour un total d’environ 70km ! Pas mal non ? Le tout fait en Converses, sur des chemins terreux (voire tres tres largement boueux le premier jour) et caillouteux, Bouddhas nous ayant fait la grace de nous donner seulement 4 ampoules chacun en cadeau !
La premiere journee a ete longue, tres longue, avec un bon gros denivelles, mais avec comme resultat de nous offrir une magnifique vue sur les montagnes environnantes. Enfin c’est comme en France, le temps change vite en montagne, et le temps d’attendre Elise (je blague), le « view point » etait completement envhait de brume ! Pas gravde, nous en avons profite avant !
Charles, le guide pakistanais de 62 ans est bien bien plus rapide que nous autres, pauvres citadins ! On voit bien a quoi cela nous a mene ! Sur une bonne partie du chemin, nous traversons des forets de pins (plantees par les anglais a partir de 1918) : parsemee de bananiers et autres plantes tropicales a l’effet est plutot surprenant ! En tout cas les nuances de vert (car il y a aussi quelques rizieres au fonde des vallees, et des plantations de the vert en altitude) sont toujours aussi belles ! Nous passerons d’ailleurs par le village de Hinkha Goan dont l’activite principale est la plantation / recolte / vente de feuille the (qui abreuve une bonne partie des teashop et bouibouis birmans) : apparement les cours du the s’envolent et les villageois se construisent desormais des maisons en brique / pierre. C’est sur que pour affronter les temperatures hivernales c’est bien mieux pour eux, mais niveau photogenique, ca perd un peu en authenticite ! C’est ca l’progres !
Des kilometres plus loin, nous commencons a redescendre et marchons le long d’une voie de chemin de fer : elle parait abandonnee mais non, Charles nous confirme qu,il y a bien 4 trains qui y passent chaque jour ! La ligne n’a sans doute pas ete renovee depuis que de valeureux prisonniers turques l’on construite dans les annees 40+. On croise d’ailleurs LE train a la gare de Myin Tight : une bonne vieille loco diesel chinoise des annees 50, qui offre encore un beau spectacle : ca s’agite dans tous les sens, les gens montent et sortent par les fenetres, font passer fleurs, nourritures et autres marchandises par tous les chemins possibles ! 5 minutes plus tard, la serenite de cette minuscule gare de montagne reprend ses droits.
Le soleil decline offrant encore ses superbes lueurs, nos jambes sont dures commes du beton, mais nous y sommes presque ! Le village de Ywa Pu (ethnie Danu) apparait. La douche rudimentaire nous y attend : un saut d’eau froide au milieu des champs. A 6 heures et sans electricite, il fait nuit noire : nous reprenons des forces avec le pantagruelique repas prepare par le porteur – cuisto de notre guide puis partons nous coucher sur notre natte, dans notre maison en bambou ! Ici on entend que les grillons et autres bruits de betes inconnus – mais rien qui ne rappelle le monde moderne ! Et le ciel… Jamais vu autant d’etoiles ! Pas de nuage, pas de lumiere, pas de pollution… Fan d’astronomie, venez ici !
Leve 6 ce 2eme jour, nous repartons de plus belle pour affronter les 30km qui nous separent du monastere de Hti Tain, soit environ 7h30 de marche intensive ! Les chemins de terre se sont asseches, et deviennent du coup beaucoup plus praticables. Nous redescendons encore pour traverser une plaine : on se croirait presque en France. Les arbres ont laisses place a de multiples parcelles : tomates, concombres ou courgettes, potirons, aubergines voire fraises – bref, rien de tres exotique ! D’autant plus que les buffles et les paysans font leur travail de labour (les charrues sont en bois ! Pas de fer, mais la terre rouge semble assez meuble).
Nous regrimpons, redescendont, le paysage change a chaque nouveau point de vue : nous passons a des forets de bambous, des prairies remplies d’orchidees sauvages, des champs de piments, pois, sesame ou gingembre. Les villages croises des lors en font leur principal commerce. Le rouge des piments qui sechent panachent joliment les couleurs des maisons en bambous. Nous faisons une halte a Pat Tu Pok (ethnie Pao) et contemplons le spectacle des femmes triant les piments ou les cacahuetes , mais pas un homme a l’horizon ! (en tout cas ils ne sont pas au bar, vu qu’il n’y en a pas !).
Enfin le monastere ! Et le meme type de « douche », cette fois prise dans la nuit, ce qui est bien moins agreable ! Un nouveau bon et gros repas, une nuit dans la grande et unique piece du monsatere en tek, accompagne par nos amis les moustiques.
Une petite priere du bonze qui garde le lieu pour la route, et nous entammons notre derniere (demie – mais bon, mentalement c’etait bien plus !) journee : les Converses deviennent nos ennemies, les longs chemins rectilignes sans fin aussi. Heureusement, il ne reste plus qu’a descendre pour rejoindre le lac : il fini par apparaitre timidement au milieu des montagnes (ca nous rappelle Serre Poncon – mais de loin !).
Les champs d’hier laissent place a de grandes forets de bambous et d’arbres geants (a feuille dure / grasse, mais quid du nom ?!), la vue se degage au fur et a mesure que nous approchons du lac : Inle s’etale tout de meme sur 24 kilometres. A 12h30 nous arrivons enfin a In Dein, tout au sud du lac. Une soupe de nouilles plus tard, nous prenons une pirogue pour traverser cette vaste etendue du sud au nord, et nous offre notre premier spectacle sur ce lac a l’atmosphere quasi-mysthique…
cela me fait plaisir de vous revoir sur votre blog que je viens de découvrir,de retrouver l’ambiance du voyage ,on s’était vu à sukhothai en Thaïlande on s’était échangé quelques conseils et carnet de croquis . nous nous sommes rentrés vers le 12 decembre la neige et le froid bien présent a Paris ,puis dans notre vallée bien loin de tous ça en Aveyron
prenez bien soin de vous et joyeuse Fétes!
isabelle