Et voilà, notre périple vietnamien touche deja à sa fin. C’est la destination peu touristique de Tra Vinh (4h30 de voyage en bus local qui nous ont rappelle les bons souvenirs laotiens) que nous avons choisie pour recharger nos batteries avant une nouvelle aventure.
Autant dire qu’en arrivant dans ce coin isolé du Delta du Mekong, nous avons quasiment l’impression de changer de pays avant l’heure. Le soleil brille et les habitants vivent tranquillement au rythme paisible de l’un des bras du Mekong, pêchant ou cultivant les rizières, riant, surpris de nous trouver sur leur passage. Même les motobikes semblent avoir amoindri leur rafut !
Et puis, un autre fait inhabituel – tout du moins au Vietnam – vient modifier le decor : le retour des pagodes bouddhiques de style khmer, fines, élancées et dorées ! Ici, c’est quasiment un tiers de la population qui est d’origine khmer, nous retrouvons les moines et leur tenue colorée, l’alphabet aux formes étranges…
Il n’y a au final rien à faire ici, sinon s’adonner à la contemplation des rizières et leur vert éclatant qui s’étend à perte de vue, ou des pêcheurs remontant leurs filets. Il faut dire qu’il n’y a pas grand monde dans les champs à cette epoque de l’année, et comme souvent en Asie, nous retrouvons les hommes entrain de taper le carton en buvant un café glacé ou un bière locale, attablés au bar du coin (il y en a partout au Vietnam, même dans les campagnes profondes).
On terminera ce périple sur une belle aventure humaine. Au bord d’une route, un vieux papi à la peau burinée arrete son vélo devant nous etnous fait signe de le suivre. On hésite, ayant toujours un peu de méfiance vis a vis des vietnamiens. Finalement emportés par notre curiosité, on finit par le suivre. Il n’arrête pas de répéter « number one ». Ok t’es le meilleur ?! En fait non, il nous emmène tout simplement chez lui, dans une maison en palme, au fin fond d’un chemin. On est entouré de rizieres, d’arbres à pomelo, durians, manguiers… et de vaches ! On se croirait presque revenu au Laos ou en Birmanie, on sent le dénuement de ce vieillard. Vigoureux quand même, il nous présente sa femme et ses gamins. On comprend qu’il est khmer. Il nous ramène toutes sortes de vieux bouquins en voyant Elise dessiner. Il nous prend les mains et les frotte de toutes ses forces contre son crane degarni. Il n’arrete pas de nous donner des tapes (amicales on suppose !). Il est heureux. Heureux que des etrangers, des blancs lui aient fait l’honneur de voir où il habitait, d’essayer de lui parler, de passer un peu de temps avec lui en somme. Il cueille un pomelo que nous mangerons ensemble. Et puis… et puis rien ! Un regard, un petit signe de la main et l’on se quitte. On espère lui avoir porté chance Liung, merci à lui pour son hospitalité. Finalement, la gentillesse desinteressée semble encore exister.
Bref, à tous ceux qui ont oui-dire que le Vietnam où les etrangers ne sont perçus que comme des machines à fric, on vous repondra : faites simplement l’effort de prendre un peu de temps avec ces gens, de leur sourire et d’essayer de leur parler… et vous verrez qu’au final il existe des vietnamiens honnetes, desireux de vous faire partager leur culture…
Voila, nous, on finit ravis de notre séjour ici !
Pas de portrait de votre hote à bicyclette et de sa famille ?
Dommage que ces superbes photos et les dessins d’Elise ne soient pas légendés mais peut être était-ce difficile avec les moyens du bord.
L’était bien gros le serpent, valait mieux ne pas le titiller!
Bonne continuation. A bientot.
Superbe !
Le partage y a que ça de vrai ; )
Coucou ! C’est plus la fatigue que les moyens techniques qui nous ont manques pour legender le tout 🙂 Elise t’expliqueras tout ca de vive voix en rentrant !!
Pour le vieu papi, c’est dommage en effet. C’est ce qui arrive quand on decide de se ballader avec un seul petit appareil photo qui tombe en rade de batterie aux moments les plus inopportuns ! L’important, c’est dans la tete.